Bénédiction le 19 juillet 1711 de Louise Claude, 3eme cloche de l’église de Vermenton.
Ce Jour d huy dix neuf.me juillet mil sept cent onze nous Curé et vicaire sousignés de notre Dame de Vermenton avons Beny La Troisiesme cloche de cette paroisse qui fut fondue Le quinze du pnt [présent] mois, Le parain a eté Louis claude De Marion Seig.r [seigneur] de Douis [note : Druyes] abbé Commandataire de labbaye de notre Dame de Rigny Elu des Etats de la province de Bourgogne, et [mot raturé] [mot raturé] Tenue par son procureur fiscal me Jean Meneto, et la marainne Damoiselle Suzanne de la Rue Veuve de feu M.r guillaume gaillard Vivant maire de Vermenton, La ditte cloche sappelle Louise Claude.
B Landuret Vic. de verm.
Le parrain, Louis Claude de MARION est Seigneur de Druyes, abbé Commendataire de l’Abbaye de Notre Dame de Reigny, élu des États de la province de Bourgogne.
Un abbé commendataire est un ecclésiastique, ou quelquefois un laïc, qui, tient une abbaye in commendam, c’est-à-dire qui en perçoit les revenus et qui, s’il s’agit d’un ecclésiastique, peut aussi exercer une certaine juridiction sans toutefois exercer la moindre autorité sur la discipline intérieure des moines. Source : Wikipedia
Sur les registres d’Essert, tenus par les religieux de Reigny, ne sont pas inscrits les décès desdits religieux. Certainement étaient-ils enregistrés sur un registre séparé qui ne nous est pas parvenu.
Les prénoms du parrain ont été accordés au féminin pour donner son nom à la cloche.
La marraine est Suzanne de la RUE, veuve de Guillaume GAILLARD, apothicaire, marchand, maire de Vermenton. Il est décédé à Vermenton le 29 août 1706. « aagé de soixante et un ans apres avoir receu tous les sacremens pendant sa maladie avec des sentimens dune devotion particuliere et tres Exemplaire en présence de Madame son épouse enfans et ses amys ».
Le Procureur fiscal de Reigny Jean MONETOT (Meneto dans l’acte), né vers 1664 a Venizy (Yonne) est mort à Reigny et a été inhumé le 6 mai 1731 dans l’église de l’abbaye devant la chapelle de la Vierge. Sa femme Edmée Magdeleine de LENISTON avait été inhumée le 03 septembre 1721 devant l’autel de la Sainte-Vierge dans la même église.
Note : Les curés et vicaires percevaient une partie des dîmes nommée « portion congrue ». Les abbés commendataires percevant tous les revenus, ces curés et vicaires se retrouvaient sans presque rien pour vivre, seulement le paiement par les familles des actes paroissiaux. Aussi Louis XIV décida du montant minium que devaient recevoir ces prêtres. Le terme « portion congrue » prit alors un sens de maigre part ce qui n’était pas le cas auparavant. Cette portion congrue fut réévaluée avec le temps.
En 1794, lorsque Restif de La Bretonne écrit la première époque de Monsieur Nicolas, il évoque Le Moulinot, un petit moulin alors disparu, dont ne subsistent que les ruines .
« 1737… Anne, ma sœur et marraine, venait d’être mariée à Vermenton. En la reconduisant, le jour qu’elle alla demeurer chez son mari, on m’avait porté sur les bras jusqu’au Moulinot (1). Je profitai, dès le lendemain, du premier instant où on me laissa seul, pour suivre le même chemin ; et j’allais, j’allais …Une femme du village, la bonne Claudine Sirop, me rencontra sous la Côte-des-Prés, tout près du Moulinot : voyant sur le chemin, seul, un enfant qui marchait à peine, elle présuma que quelqu’une de mes sœurs était dans les vignes. Elle les appela. Mais personne ne lui répondant, elle vint à moi, en me disant : – Hé ! Où allez-vous donc, Monsieur Nicolas ? – Je m’en vas voir ma sœur Anne, à Vermenton, chez son mari qui l’embrasse. – Tout seul mon bel ami ? – Oui. – Revenez avec moi, mon poulet ; les charrettes vous écraseraient ! » Elle me prit la main, pour me ramener. Je résistais, en criant : – « Menez-moi à Vermenton ! » Mais il fallut céder à une main plus forte que la mienne, la mère Sirop me porta ; je lui dis des injures, et je méditai de l’accuser à mes parents de m’avoir battu. Arrivée chez nous, elle conta le fait. On la remercia fort ! Pour moi, je l’appelais la vilaine femme ! Et j’intentai mon accusation. …. – » Quoi ! Mon petit ami, je vous ai battu ? » Je fus bien puni …
(1) Ce petit moulin n’existe plus , mais on en voyait encore les ruines dans ma jeunesse. Ceci prouve une vérité physique très importante : c’est la diminution successive des sources et des rivières. Pour que le Moulinot allât, il fallait que les Fontaines de Joux coulassent jusqu’à Sacy, avec celle de la Chapelle, la grande source de la Farge, les deux Fontaines Saint-Jean, dont la méridionale est tarie depuis cent ans. La Fontaine de la maison de la Bretonne, et des Toûs du Crôt-Domo : il fallait, dis-je, que tout cela coulât par la levée, au milieu de laquelle existent encore les restes du bassin qui était le point de réunion, et dans lequel j’ai vu du poisson, durant ma première enfance. Qui a tari ces sources très promptement ? L’essartage de toutes les collines, qui non seulement les a privées de leur humidité, mais a facilité leur dégradation par les pluies, au point que j’ai vu le sol des Prés-des-Roies ou des rigoles s ‘élever de quatre pieds, et de noyé qu’il était, devenir excellent. La terre vieillit et se dessèche comme nous. »
Monsieur Nicolas (1794) – Nicolas Edme Restif de la Bretonne
Ce récit témoigne du fait que beaucoup plus d’eau coulait des sources que de nos jours et Rétif déplore déjà leur tarissement dû au déboisement.
Il existait donc à Sacy un petit moulin alimenté par ces sources, moulin déjà en ruines dans sa jeunesse. Il y a bien un lieu dit « Les Moulinots » à Sacy, qui se trouve sur l’ancienne et actuelle Route de Vermenton, au niveau de l’ancienne station de pompage entre le débouché de la vallée du Vau Franc et de celle du Vau de Lannard.
D’après l’auteur, ces faits se déroulent en 1737. Effectivement sa sœur Anne (née à Sacy le 11 février 1714 du premier mariage de son père avec Marie Dondaine), s’est mariée le 25 avril 1737 à Sacy et non à Vermenton avec Michel Linard de Vermenton. ce que confirme la phrase « En la reconduisant, le jour qu’elle alla demeurer chez son mari ». D’ailleurs la coutume veut que le mariage soit célébré dans la paroisse de la future.
Rétif est né en octobre 1734, il avait donc deux ans et demi lors de cette histoire.
Identification de Claudine Sirop :
Il s’agit de Claudine Sirot (également orthographié Sirop / Syrot / Syro / Cirot), née vers 1665, fille de Edme et de Marie TABARD de Sainte-Pallaye, elle est décédée à Sacy le 5 octobre 1745 et a épousé Jacques Boujat à Sainte-Pallaye le 8 novembre 1694. Plusieurs enfants sont nés de cette union.
Il est par ailleurs intéressant de constater qu’il n’y a aucune mention de moulin ou meunier de Sacy sur les registres paroissiaux de Sacy qui débutent bien avant la naissance de Rétif.
La Farge est une source sur Nitry. Elle inondait donc Sacy, à l’embranchement de la route avant la métairie, au niveau de l’intersection de Sacy, Joux-la-Ville et Nitry. La Farge ne coule plus, ou presque plus.
J’avais huit ans, lorsque mon père quitta la maison de la porte là-bas, qui appartenait à mon frère utérin Boujat, pour aller demeurer à la Bretonne, où était un fermier. Je fus ainsi éloigné de M’lo, de toute la longueur du village : car la Bretonne est à la porte là-haut, et hors des murs, à plus de trois cents pas. Les eaux de la Farge coulaient alors ; ce qui suffisait pour interrompre la communication entre le bourg et moi. Je ne vis plus mon premier camarade ; Ce fut Etienne Dumont […] qui le remplaça.
Monsieur Nicolas (1794) – Nicolas Edme Restif de la Bretonne
« La maison de la porte là-bas » dont parle Rétif est la maison où il est né est située face à l’église et appartenait à Edme Boujat, premier mari de Barbe Ferlet.
Identifications :
Le frère utérin Boujat : il s’agit d’Edme Boujat, chirurgien, né à Auxerre paroisse St Eusèbe le 16 janvier 1723, fils de Edme (bourgeois et marchand à Sacy et du premier mariage de Barbe Ferlet mère de l’écrivain), décédé d’une chute de cheval à Ponthierry (77) le 21 juin 1750, marié à Ponthierry le 27 janvier 1750 avec Catherine Patris.
Étienne Dumond né à Sacy le 26 janvier 1735, fils de Jean et du second mariage d’Ursule Disson est décédé à Sacy le 12 germinal an 10 (2 avril 1802). Il a épousé à Sacy le 19 novembre 1765 Agathe Vézinier (née à Sacy le 5 février 1746, fille de Thomas et de Marie Rouard). De ce couple, aucun enfant n’est enregistré sur les registres paroissiaux de Sacy.
Ces inondations expliquent peut-être l’existence d’une chapelle dont parle Rétif qui est visible sur la carte de Cassini (vers 1750), la Chapelle Ste Madeleine.
Le creusement du Ru dans les années 60 a contribué au rapetissement de la mare et a mis fin à l’inondation des prés. Avant son existence, les eaux ruisselaient depuis la route de Nitry et de Joux.
En entrant dans l’église de Sacy par la porte donnant Grande Rue, à main gauche, le long de la rangée de bancs, se trouve une grande dalle funéraire, qui foulée pendant plusieurs siècles a vu ses inscriptions en grande partie s’effacer.
Les gravures débutent en haut de la plaque et se poursuivent sur le bord extérieur, là où reste de la place pour terminer le texte.
Le relevé initial est celui-ci :
« C GIST DAMOYSELLE//DE TOUTET (RE?)//YRE – ESCUYER//
LAQUELLE D//CEDA LE 8//JOUR DU MOIS//DE SEPTEMBRE//163 (?)//APRE ETRE (?)//SEV (ou SEU) HELIE »
Les recherches dans les registres paroissiaux de Sacy qui remontent, certes avec beaucoup de lacunes à la fin du règne de François Ier ont permis d’identifier formellement la personne concernée.
Il s’agit de Jeanne DEGAN (orthographe de sa signature, autres orthographes rencontrées DE GAN et DE GAND).
Elle est la fille de René DEGAN/DE GAND (il signe Degan) et de Jeanne (non nommée dans les actes). René DEGAN est « Escuyer » et seigneur de Courtenay (souvent orthographié Courtenet) hameau aux confins des terres de la paroisse de Vermenton où débutent à moins de 300 mètres celles de Sacy avec la Ferme de la Loge.
Il y avait une ferme ou métairie à Courtenay d’où son seigneur devait tirer ses revenus. Un acte de 1616 et un autres de 1621 établis par le curé de Sacy, bien que Courtenay fasse partie de la paroisse de Vermenton :
Le samedy 29e jour d’octobre 1616 Jhan Droin age de soixante ans ou environ demeurant a la methairie de mons du Gan proche la Loge estant en son lict malade sain de son esprit et entendement apres avoir este administre des sacrementz de Ste Esglise m a faict rediger son testament de derniere vollonté …
Le 26 décembre 1621 est baptisée à Sacy, Jeanne Droin fille de Jacques et de Sébastienne Rossignol de la paroisse de Vermenton demeurant à la métairie de noble homme René Degan proche la Loge
A l’évidence, les gens de Courtenay à cette époque mais aussi à la génération suivante avec les « de la PERRIÈRE » seigneurs de Courtenay venaient acter à Sacy, plus proche que Vermenton. Mais était-ce la seule raison ?
On ne sait pas quand est née Jeanne DEGAN. En 1597 elle est déjà marraine. A cette époque on pouvait être parrain ou marraine très jeune. Elle est souvent marraine, aussi bien avant son mariage qu’après. Sa signature l’identifie formellement, le nom de son père et plus tard celui de son mari ne sont pas toujours cités.
Nous sommes sous le règne de Henri IV, Roi de France et de Navarre. A Sacy le 12 mai 1596 est baptisé Charles DEGAN, frère de Jeanne. Anne leur sœur sera baptisée dans cette même église le 02 septembre 1606.
Le 19 mai 1624, Jeanne DEGAN est marraine à Sacy de ANNE, petite cloche à sonner la passion.
Elle épouse entre 1624 et 1629 Hélie de TOUTEFAIRE, Écuyer, qui deviendra seigneur ou sieur en partie de Courtenay. Nous n’avons pas son mariage à Sacy (lacunes) ni à Vermenton où les actes de mariage qui nous sont parvenus ne remontent pas aussi loin.
A Sacy les 13 janvier 1627 et 17 avril 1629 seront baptisés deux enfants du couple (les seuls connus), respectivement Anne et Edme de TOUTEFAIRE.
Le 19 septembre 1632 Anne de TOUTEFAIRE fille de Jeanne DEGAN n’a pas encore 6 ans quand elle est marraine de Renée de la BUSSIÈRE. Le parrain n’est autre que Edme de TOUTEFAIRE, frère de la marraine, et donc également fils de Jeanne DEGAN. Il a 3 ans. Jeanne signera l’acte pour ses enfants.
Ce jourd huy dix neufiesme septembre mil six centz trente deux a esté baptisée noble damoiselle Renée de la buziere fille a Anthoine de la buziere et a mademoiselle Anne de Gan ses pere et mere et ont esté parrin et marrine Edme de tout affaire et Anne de tout affaire
Signé : J DEGAN, signature du curé
Renée de la BUSSIÈRE est fille de Antoine de la BUSSIÈRE (1609-1670) Écuyer, Seigneur en partie de la Rippe, et de Anne DEGAN sœur de Jeanne. Renée de la BUSSIÈRE épousera à Merry-sur-Yonne le 23 juillet 1663 François SIMON de Nitry, bourg dont il sera procureur fiscal. Il appartient à l’importante famille SIMON dont descendra l’écrivain Rétif de la Bretonne né en 1734 à Sacy.
le 24 août 1639 le curé de Sacy se déplace à Coutenay dans la maison de René DEGAN afin de recueillir le testament religieux et dernières volontés de Jeanne DEGAN, veuve, malade et alitée. Son père est présent. Le curé indique en marge qu’elle est décédée le 08 septembre 1639 (ce qui correspond aux inscriptions sur la dalle funéraire). Nous n’avons malheureusement pas son acte d’inhumation (lacunes), s’il existe, car le testament dans bien des cas avec l’annotation de la date en fait office.
A priori on raccroche cette famille DEGAN/de GAND de Courtenay à des généalogies déjà établies. Ils seraient descendants des châtelains de Gand (Belgique), des Comtes de Flandres etc. En ligne directe on remonterait jusque Arnould II de Gand Comte de Frise [selon la généalogie établie par Guillaume de Wailly], fils de Dirk II de Hollande (925-988) [nommé Thierry II par Wikipedia], lui même fils de Dirk Ier de Hollande, Comte de Frise (900-939).
Le nom DEGAN/de GAND s’est éteint à Courtenay. Nous n’avons pas l’acte d’inhumation de René, père de Jeanne. Également disparaît le nom de TOUTEFAIRE. En 1641 le nom apparaît pour la dernière fois à Sacy. Edme de TOUTEFAIRE a 12 ans et est qualifié de « escuyer filz de deffunt helie de toutefaire segneur en partie dudit courtenet ». Il est parrain de Edme de la PERRIÈRE fils de Étienne de la PERRIÈRE, seigneur en partie de Courtenay et de Renée JASU/JAZU. Les de la PERRIÈRE sont originaires de Lichères (Lichères-près-Aigremont), paroisse de Nitry. Les fermes du Bois-l’Abbé de Lichères marquent la limite des terres de Lichères, tout comme La Loge est à la limite de celles de Sacy et Courtenay de celles de Vermenton. La génération suivante verra Robert AMELIN/HAMELIN devenir sieur/Seigneur en partie de Courtenay par son mariage avec Marie Edmée de la PERRIÈRE fille du couple précité. Il est également originaire de Lichères. Robert de COURTENAY comme il sera souvent nommé apparaîtra dans des actes paroissiaux de la famille d’Edme DONDAINE, premier amodiateur de la métairie de la Loge de Sacy et de sa femme Estiennette PIOCHOT. Ils sont voisins, 300 mètres séparent la Loge de Courtenay.
– Sources, testament de Jeanne DEGAN :
[Archives en ligne de l’Yonne, Sacy : BM ( 1538-1637 ) – 5 Mi 709/ 2 pages 236 et 237]
Départ des grues au-dessus de l’église Saint-Jean-Baptiste, octobre 2016Église de Sacy, été 2022, côté Grande RueÉglise de Sacy, été 2022, côté rue de VaucelleEglise de Sacy, 1919, Henri HeuzéÉglise Saint-Jean-Baptiste de Sacy depuis la Rue des Prés
L’Église Saint-Jean-Baptiste est une église édifiée au XIIème siècle. Elle est classée aux monuments historiques depuis 1930.
Le dixneufiesme jour du mois de may mil six cent vingt quatre a este [] begnite par moy Curé sous signé une petite cloche a sonner la passion laquelle a este nomme ANNE ses parins et marines sont noble homme olivier berault advocat en parlement et damoiselle Jehanne de gan fille de rene degan escuier sieur de Courtenet [] en presance de maistre helie cornevin et jacque bouiat procureurs fabriciens [] de leglise dudit Sacy ensemble mons Jehan cornevin lieutenant audit Sacy et tous les habitans dudit lieu et laquelle [suite en marge] a estez fondue par toussaint bailly maistre fondeur de cloche Cravant
Suivent les signatures dont :
Olivier Bérault, Jean Cornevin, Jeanne Degan Hélie Cornevin, Estienne Leclerc (le curé).
Sources : [Archives en ligne de l’Yonne, Sacy : BM ( 1538-1637 ) – 5 Mi 709/ 2 page 115 droite]
Note : Cette petite cloche aurait été volée lors d’une visite de l’église de Sacy.
– le Parrain : Olivier BÉRAULT (1576 – après mars 1658), avocat en parlement, est le fils de Claude BÉRAULT Seigneur de la Loge de Sacy demeurant à Auxerre et de Guillemette DUBROC. À la date de la bénédiction de la cloche, il est le propriétaire de la métairie de la Loge de Sacy nommée de nos jours Ferme de la Loge.
– La Marraine : Jeanne DE GAN est une des filles de René de GAN (ou de GAND), Écuyer, Seigneur / Sieur de Courtenay, hameau de Vermenton très proche de la Loge de Sacy. Elle est décédée en 1639, sa tombe se trouve dans l’église de Sacy à gauche de l’entrée le long des bancs. Elle n’était pas encore mariée lors de cette bénédiction, ce qui est souvent le cas, les marraines de cloches étant le plus souvent des jeunes filles. Elle épousera Hélie de TOUTEFAIRE, Écuyer, qui deviendra Seigneur / Sieur de Courtenay en partie.
– Hélie CORNEVIN ( ? – après septembre 1651) procureur fabricien de l’église de Sacy. Sa signature sur l’acte l’identifie. C’est un notable du lieu. Parmi ses fonctions, il est Notaire Royal, Lieutenant de Sacy hors les Croix, c’est à dire Lieutenant de l’Évêque d’Auxerre et de messieurs du Chapitre d’Auxerre, seigneurs en partie de Sacy. Il est marié à Edmée ROUARD.
– Jacques BOUJAT, l’autre procureur fabricien cité dans l’acte. Sa signature ne figure pas sur l’acte. Est-ce le même Jacques BOUJAT qui occupe cette même fonction en 1641 et 1644 et qui ne sait pas signer ? Il serait hasardeux d’en désigner un parmi les homonymes.
– Jean CORNEVIN est Lieutenant en la Justice de Sacy dans les Croix, à savoir Lieutenant pour le Commandeur des Chevaliers de l’Ordre de Malte du Saulce Auxerre (nommés jusque 1530 Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem). Le Commandeur est Seigneur en partie de Sacy, l’autre Justice étant celle de l’Évêque et du Chapitre d’Auxerre (dite hors les Croix). Il est marié à Amatrie PRUDHOMME.
Note : Cet acte nous apprend aussi qu’à cette date, à Cravant existait un Maître fondeur de cloches en la personne de Toussaint BAILLY.
[*] « baptisée » a été barré, et en interligne a été ajouté « begnite ». Effectivement, il ne s’agit pas d’un baptême de cloche mais d’une bénédiction, même si un parrain et une marraine sont désignés.
[**] Courtenay, hameau de Vermenton.
[***] Au sein d’une paroisse catholique, le conseil de fabrique est composé de laïcs nommés : fabriciens ou fabriciers ou marguillers sous la responsabilité d’un fabriqueur ou procureur de fabrique ou procureur fabricien qui était élu par ses pairs. Ils s’occupent de l’entetien et la réparation des édifices religieux et de leur mobilier (source: Wikipédia).
1680 – Meurtre à Sacy sur la Route de Joux-la-Ville
Le 4è d’Aoust 1680 est decede Mre Leonard Nolin Laboureur aage de 50 ans Muni de tous ses sacrements et qui est mort d une mort violent ayant esté assaciné par des passans de Joux fauchant le pré dit le pré Monsieur Il a este Inhumé dans L eglise et fait 3 services pour le repos de son ame et libera pendant toute L annee.
Note : Il s’agit de Léonard NOLIN ou NAULIN, laboureur à Sacy, né vers 1630, a priori fils de Léonard NOLIN & de Perette MINÉ et marié à Milande COLLINET.
L’hiver 1709 fut particulièrement rude en France. En janvier, un épisode de gel intense détruisit les cultures et entraîna une famine.
Les registres paroissiaux témoignent des conséquences démographiques de ce « grand hiver ».
Pour évaluer l’impact démographique de la crise, [Marcel Lachiver, historien] identifie également l’évolution du nombre de mariages (-140 000 sur les 1709-1710) et le déficit de naissances (1 331 000 naissances sur les deux années contre 1 753 000 habituellement). -422 000)
L’acte d’inhumation Philibert VALTIER à Joux-La-Ville est un exemple parmi d’autres des conséquences de la famine qui aura également touché notre région :
« Le vingt trois du mois et ans susditz [juillet 1709] deceda subitement
par dissette philibert Valtier aagé d environ soixante et dix
ans Lequel fut inhumé dans le Cimetier de Ceans par moy prestre
Marcel Lachiver, distingue trois grandes périodes de surmortalité : l’hiver 1709 avec, environ 100 000 victimes du froid entre janvier et mars 1709, une poussée de mortalité à l’été et l’automne 1709 en lien avec la mal-nutrition, voire la famine, et […] une troisième vague de 270 000 morts de plus que l’ordinaire jusqu’à la récolte de 1710, [liée] à l’impact des épidémies.
Il faisait froid en ce milieu de février 1679. La terre gelée n’ayant pu être creusée, Loup Marcou a été inhumé dans l’église.
« Le 14 febvrier 1679 est decedé muni de tous ses sacrements Loup marcou aage de 75 ans ou environ Lequel a este Inhume dans L eglise pour navoir pu ouvrir La terre du cimetiere et pour lequel a este requis un service qui sera fait au Jour le plus commode d apres son enterrement et a este promis a L eglise tant pour L’Inhumation que pour les Luminaires 40 solz par Jean marcou et Lazare Saunois son filz et son gendre qui ont desclaré ne signer present venerable et diserte personne Jacques Merlet ptre deservant a Vermenton ». Signé : Merlet vicaire de Vermenton, LPottier.