Anne BOURDILLAT

Anne BOURDILLAT

Rétif de la Bretonne  » Monsieur Nicolas – (Mon calendrier – 31 janvier 1750) « 

Identification de Anne BOURDILLAT

Anne est la sœur de Marguerite BOURDILLAT également commémorée par Rétif qui la prénomme Marthe-Marguerite.

Anne BOURDILLAT est née à Sacy (Yonne) le 7 novembre 1738.
Elle est la fille de Étienne BOUDILLAT (1705-1764), couvreur à Sacy et de Marthe GARNIER (1708-1782), troisième d’une fratrie de dix enfants dont seulement trois parviendront à l’âge adulte et auront une descendance. Les autres sont morts dès les premiers mois, sinon dans les toutes premières années de leur vie.

« Le sept novembre mil six cent trente huit nous Curé de Sacy
avons baptisé Anne fille d’Etienne Bourdillat et de Marthe
Garnier
ses pere et mere née le meme jour en legitime
mariage laquelle a eut pour parain Guillaume [ratures] Billout
et pour marainne Anne Rameau qui ont signé »

(Suivent les signatures)


À Sacy, elle n’est connue dans les registres que par son acte de baptême. Nous n’avons rien d’autre à son sujet.

Rétif de la Bretonne la célèbre sur son calendrier le 31 janvier 1750. Elle n’avait pas encore 12 ans, et il songeait déjà à elle comme épouse.
Si on l’en croit, Anne BOURDILLAT avait failli devenir sa belle-sœur. Mais son frère Pierre RÉTIF a épousé en 1765 Françoise PIOCHOT (Fanchon).

Si Anne avait épousé quelqu’un d’une autre paroisse, le mariage aurait été célébré a priori, comme il était coutumier de le faire, dans la paroisse de la femme, donc à Sacy. Les relevés Geneanet et la mise en ligne d’arbres généalogiques par d’éventuels descendants nous auraient renseignés si le mariage avait eu lieu dans une autre paroisse.

Restait la piste parisienne. Déjà à cette époque nombre de gens montaient sur Paris. Nous avons quelques exemples pour Sacy, le plus connu étant justement Rétif de la Bretonne.

L’examen des généalogies parisiennes sur Geneanet n’a rien apporté. Celui de relevés Geneanet d’actes notariés a mis en évidence le contrat de mariage en 1762 d’une Anne BOURDILLAT d’avec Louis PASQUES qui pouvait correspondre. Mais les filiations ne sont pas indiquées, il faut pour cela se rendre à la Bibliothèque Nationale pour visualiser l’acte même.

La poursuite des recherches permettait de découvrir le relevé d’un procès-verbal de découverte du cadavre d’un noyé qui avait été transporté à la basse geôle du Châtelet. Le corps a été identifié comme étant celui de Louis PASQUES veuf de Anne BOURDILLAT. Son âge le faisait naître vers 1737.

Les recherches se sont poursuivies dans le fichier alphabétique en ligne des actes de décès reconstitués (3 millions d’actes de naissances, mariages et décès reconstitués sur les 8 millions qui se sont consumés lors de l’incendie de l’Hôtel de Ville de Paris sous la Commune en mai 1871), déterminer les Anne BOURDILLAT dont la date de décès pouvait correspondre, puis consulter les liasses par dates de décès.

L’acte de décès de notre Anne BOURDILLAT faisait partie des actes reconstitués. Elle était dite femme de Louis PASQUES et native de Sacy dans l’Yonne (il existe plusieurs Sacy en France). Son âge au décès la fait naître vers 1739. Anne exerçait la profession de sage-femme et est décédée en son domicile 8 rue de Thionville à Paris 19è actuel, anciennement 11è.


Transcription de son acte de décès reconstitué :

« RECONSTITUTION
DES ACTES DE L’ÉTAT CIVIL DE PARIS

Expédition délivrée sur papier libre, en exécution de la loi du 12 février 1872,
par Me Meunié Notaire à Paris
soussigné, le [non renseigné] mil huit cent soixante, d’une Copie
authentique d’acte de Décès annexée à la minute, étant en sa possession,
d’une Notoriété reçue le quinze Germinal
an sept [note : 04 04 1799] par Me Boursier

Extrait des registres des actes de Décès.
Du vingt six thermidor an six de la République [note : 13 08 1798]
Acte de décès de Anne Bourdillat sage femme
agée de cinquante neuf ans native de Sacy département de
l’Yonne, domiciliée à Paris rue de Thionville N°8, Division
du théatre Français mariée à Louis Pasques, decédée
cejourd’hui à onze heures et demie du matin demeure susdite
Sur la déclaration faite par les témoins dénommés au registre
qui ont signé avec L.M. Gauthier officier public.
Collationné par moi soussigné officier public de
l’état civil pour le onzieme arrondissement de Paris.
Signé : Merigot.

Délivré par moi secrétaire en chef le présent extrait pour
lequel il a été payé un franc, compris le timbre.
A Paris, le vingt neuf frimaire de l’an sept [note : 19 12 1798] de la
République française une et indivisible.
Signé illisiblement
Expedie et collationné.
Signé meunié »


Transcription de la copie du procès-verbal de constations et d’identification du corps de Louis PASQUES :

« L’an huit de la République 
française une et indivisible et le lundi trois
Germinal [note : 24 03 1800] dix heures du matin Pardevant nous
Jean Le Sévre, Juge de Paix et officier de Police
Judiciaire du Canton de Paris Division du museum,
assisté de François philippe Bemage nôtre Secretaire
Greffier

Sont Comparus
Eustache Claude Pasques, marchand fruitier
demeurant à paris rue de thionville n°8 Division
du theâtre Français,
Pierre Nicolas Francois Poulain, fourbisseur
demeurant à paris rue thibaut a Dée n°11 [note : rue Thibaud au dé n’existe plus]
Et Paschal Bossu, marchand de vin, demeurant
à Paris rue de Thionville n°8
Lesquels nous ont requis de nous transporter
avec eux à la Basse Geole du cidevant Chatelet
à l’effet de reconnoître un cadavre masculin qui y
est deposé et qu’ils presument être celui de Louis
Pasques, ancien fourbisseur, natif de Paris, agé de
soixante trois ans, veuf d’anne Bourdillat, domiciliée
à Paris rue Pierre Sarazin n°5 qui est disparu depuis
le trente pluviose dernier [note : 19 02 1800] et ont signé, ainsi signé à
la minutte des présentes Pasques, Poulain, Bossu,
Au quel requisitoire obtentemperant
nous Juge de Paix dusdit nous sommes transportés
avec les susnommés à la basse geole du cidevant Chatelet, ou
Etant nous avons trouvé le citoyen Daude concierge et
Greffier de la dite geole que nous avons requis d’en
faire ouverture et de nous donner les renseignements
qui sont à sa connoissance concernant ledit cadavre,
à quoi obtemperant ledit Daude nous a dit que ledit
cadavre a été déposé à la dite Geole le jour d’hyer
en conséquence d’un ordre du Juge de Paix de la Division
des invalides en datte du même jour portant que le dit
cadavre a été trouvé noyé dans la rivière de Seine près
Le gros Caillou, qui avoit sur lui une chemise marquée
L.P. Une redingotte de draps bleu a collet rouge,
Un gilet de velours de côton rayé, une culotte de velours
de coton et une paire de bas de laine à côtes
couleur brune, les quels effets ledit Daude a representés,
Et à l’instant les témoins susnommés ont déclaré
quils reconnoissent ledit cadavre pour être celui dudit Louis
Pasques cidevant nommé quil connoissaient parfaitement
de son vivant particulierement ledit Eustache Claude Pasques
comme Etant son Pere, quils reconnoissent egalement les
effets représentés pour lui appartenir.
Et de tout ce que dessus nous avons donné acte
et dressé le présent Procès Verbal que les dits témoins et
le dit Daude, après en avoir entendu lecture ont
signé avec nous et nôtre secretaire greffier lesdits
jour et an que dessus, ainsi signé à la minutte en
présentes, Pasques, Poulain, Bossu, Daude, Le Sévre,
Juge de Paix, Bernage Secretaire Greffier.

Pour expedition [signature] Bernage
Enregistré [en abrégé] a Paris le 4 Germinal
an 8 [note : 25 03 1800] Recu un f 10 [1 f [note : franc] 10 [note : centimes?]mot non compris].C.
Suit une signature. »


Note : L’hypothèse du suicide peut être envisagée.

La poursuite des recherches a permis de relever trois enfants du couple. Il peut y en avoir d’autres dont les actes n’ont pas été reconstitués, et nombre d’actes de décès de personnes mariées sont sans filiation.
Thomas PASQUES né le 10 septembre 1763 à Paris 06.
Eustache Claude PASQUES tailleur puis marchand fruitier, né le 17 mai 1766 à Paris 06, marié à Suzanne BOSSU le 07 février 1789 paroisse Notre-Dame de Versaielles, dont enfants.
Marie Catherine PASQUES née le 01 mars 1773 à Paris 06, où elle est décédée le 18 décemebre 1836. Elle avait épousé à Paris 06 Jean François LELANDAIS imprimeur.

De nos jours, existent des descendants du couple PASQUES / BOURDILLAT, via le couple LELANDAIS / PASQUES, comme en témoigne un seul arbre mis en ligne sur Geneanet dont la branche ne remonte pas au-delà de dudit couple.

Marie-Jeanne Carré-Lévêque citée dans le texte est célébrée dans le calendrier de l’auteur et fera l’objet d’un article.






Les commentaires sont clos.